Pouvoir des éléments et mystère féminin

Pour une écologie des relations intuitives et sensitives


Élodie Lachaud

Artiste plasticienne, photographe, cinéaste

Disciplines de recherche : Anthropologie, histoire des relations sociales et du mythe féminin

Mots-clés : Espace naturel sensible, invisibilité des femmes et ruralité

Y a-t-il un pouvoir mystérieux dans les éléments de la nature, et une énergie particulière qui émane des femmes ?

En combinant ces deux forces, une écologie des relations sensibles et intuitives peut être cultivée, permettant de reconnaître que tout est connecté pour nous inviter à réfléchir autrement sur la façon dont nous traitons notre planète et conscientiser que nos actions ont des répercussions sur le monde qui nous entoure.
Les éléments, l’eau, l’air, la terre et le feu, ont un pouvoir unique sur nous. Ils peuvent nous apporter la paix, la guérison et la clarté, tout en nous rappelant notre place dans l’univers.
Les femmes, quant à elles, sont souvent victimes comme des gardiennes de cette connexion à la nature.
Dans les zones rurales, les femmes sont la plupart du temps invisibles ou sous-représentées dans la vie publique. Cela peut être dû à une combinaison de facteurs culturels, sociaux et économiques, tels que les normes de genre traditionnelles, les rôles familiaux… En Brenne, elles se retrouvaient autour des lavoirs près des étangs. En cultivant une relation plus profonde avec les éléments, elles ont développé un état de conscience plus élevé, appris à écouter leur corps, à s’éveiller aux pouvoirs des plantes curatives, à suivre leur intuition pour vivre en harmonie avec la nature et les autres.
Ces forces mystérieuses et fondamentales, peuvent nous guider vers une meilleure compréhension du monde, plus respectueuse des autres et de l’environnement.

Reflets Idéelles

Les étangs de Brenne permettent au ciel de nous délivrer des messages, des fragments de mots, un langage… Est-ce que c’est l’eau, les étangs, qui favorisent les pouvoirs naturels des sorcières ?
En terre de Brenne, se connecter à l’espace et suivre le fil, se laisser porter par une forme de magie, se lier à l’environnement, aux éléments et à leur puissance.
Il n’y a rien à déchiffrer, tout est là, fluide.
Modifier son rythme, allonger le temps en se reliant aux autres et se laisser porter par les histoires qui se racontent… légendes enfouies dans l’eau des pluies douces et acides, laveuses aux bottes de joncs, sourcières et magie naturelle, dons de guérisseuse, tisseuses de liens, miroir, miroir, dis-moi qui est…
Ne rien enregistrer, ne pas faire de photos, parce que ces modes de transmission ne se font que de bouche à oreille.
Ne plus rien capturer même l’image ?
Faire des photos le soir dans la nuit noire avec le téléphone qui restitue des images imperceptibles, tangibles, des artefacts, des augmentations de lumière qui révèlent les signes d’un langage potentiel.
Le ciel seul est en mouvement.
À Emmaüs, au Blanc, j’ai trouvé mes bottes de 7 lieues, les bottes du 7ème ciel, pour maîtriser l’espace et accéder à cette densité d’informations afin de trouver le sens des choses et ce qui les relie. Peut-on marier le monde avec les bottes de 7 lieues ?

Élodie Lachaud développe sa recherche en s’invitant dans les taxis new-yorkais, lui permettant d’aborder la diversité sociale et culturelle. Lors d’une unique course, elle provoque des conversations intimes avec les chauffeurs en abordant le thème de l’amour, la famille et le voyage.
En pratiquant la performance dans diverses résidences, notamment à Taïwan elle questionne la composition des familles des quartiers populaires de Taïnan en se concentrant sur les mouvements et la diversité des vêtements suspendus qui sèchent sur le mobilier urbain.
À Malabo, en Guinée équatoriale, elle poursuit ses projets photographiques et vidéo centrés sur les femmes engagées pour la préservation de la biodiversité comme espace d’émancipation et de liberté.
En Brenne, elle questionne la place des femmes dans l’imaginaire collectif en proposant des rencontres improvisées dont les récits lui permettent de développer sa recherche anthropologique et d’en proposer une forme poétique dans l’espace rural.

Artiste plasticienne, photographe et cinéaste, Elodie Lachaud considère qu’art et vie sont intimement liés avec pour champ de recherche le mouvement comme rythme des émotions, les relations humaines, la mémoire collective et la transmission de l’héritage culturel. Elle parcourt le monde à la quête de vérités, permettant à chacun de se raconter des histoires, notre histoire.
https://elodielachaud.fr/