Les « in-tensions » du vide
Le vide comme matière à part entière où la ligne de l’univers voyage à travers l’espace temps par des chemins parallèles
Davide Napoli
Poète et artiste
Disciplines de recherche : Le langage poétique comme expérience vivante de la présence du vide et de son lapsus
Mots-clés : Vide, videsse ( vitesse du vide), in-tension, encre/écriture (geste du vide), chute, vertige de l’intime, méditation, chamanisme, décorporation, voyage immobile, « pay-sage », basculement de l’horizon, écho, lapsus
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- Contexte de la recherche : L’hypothèse d’un point de rencontre, une sorte de faille de l’inattendu, d’une ouverture d’un chemin de l’instant sans plus la présence d’une pensée réfléchissante entre le réel et l’imaginaire. Exploration des invisibles dans le domaine de la physique quantique et ses résonances avec la matière du taoïsme, bouddhisme et la philosophie Zen.
- Terrain ou sujet proposition d’étude : Parcours inconscient de la mémoire à travers les court-circuits du réel comme points de fuite de l’observation entre ma présence et mon absence en connexion avec des surgissements – souvenirs qui tracent un chemin à suivre sans se poser des questions d’interprétation. Un contact en tension avec le vide du réel, sorte d’air et de souffle de l’intime géographique du vivant. Une géopoétique du temps et de l’espace.
- Ce que l’étude permettra : Le lien insoupçonnable de micro territoires de l’inconscient, d’un temps sans plus de passe, présent et futur à travers un basculement des points de repères et des points de vue pour une chute irréversible dans le point de fuite du « pay-sage ».
La peau du temps
Une déambulation/voyage dans le temps et l’espace de mon corps et des lieux choisis : l’église de Migné, le terrain de la bascule.
Un contact avec M. Jérome Tellier dans son territoire d’élevage de vaches.
Une exploration des histoires de rivières, de la corde du temps pour écouter les fantômes de ce monde en relation avec ma présence.
Une absorption du point d’observation pour une plongée dans le point de fuite du territoire sans plus de traces à suivre mais un parcours à l’intérieur d’un chemin invisible.
Une absorption atmosphérique des lieux à travers une méditation de l’écoute des sons et des bruits et de l’attente des sensations.
Un rituel de la répétition de la marche et de la présence sur les mêmes trajets pour basculer dans ce « pay-sage » et en faire partie, le vivre à travers l’expérience de la respiration des ses airs et ses odeurs.
Une écriture d’un texte qui devient matière du vide en transparence perpétuelle avec le territoire, une matière à plusieurs « in-tensions » de la parole et du mot comme autres chairs entre le vivant et le non vivant.
La technique se résout dans l’entraînement du corps immobile et de son envol.
On ajoute à ça la pratique de l’écriture, de l’encre, du fusain, de la voix et du corps dans l’espace.
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Le testament au fur et a mesure dans les années à venir s’est transformé en « La pensée Plastémique » puis en « Videsse » pour arriver aujourd’hui à « La spatialisation de l’écho » et au « Lapsus du vide », titres des mes publications …un chemin qui essaie de basculer dans l’autre côté de la rivière …. !
…. mais avant le testament, entre 7 et 9 ans chaque nuit je me dé-corporais pour faire des voyages, léger comme une plume et à la fin je rentrais dans mon corps… c’était déjà le début inconscient de ma recherche….
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«Le testament perpétuel de la disparition», titre de la thèse de Davide Napoli à l’École des Arts de la Sorbonne, dans les années 2000, s’articulait en quatre parties distinctes : la première nommée «partie analytique», la deuxième «para-analyse», la troisième «partie-fictionnelle» et la quatrième «travaux-fictionnels».
Partie 1 : partie analytique — Analyse d’une position théorique qui met en place une vision analytico-discursive, comme possibilité d’une autre lecture et interprétation de la recherche en question.
Partie 2 : para-analyse — ( para = à côté et contre ), cette partie s’étend à travers un langage qui s’en suit et qui suit une logique de «chute du sens analytique», pour se propager contre sa propre analyse ou tentation analytique.
Partie 3 : partie fictionnelle — L’écriture devient un acte plastique et inévitablement poétique, un geste sans limite de démultiplication des états grammaticaux et logiques. L’écriture tombe dans le trou noir ou trou blanc, pour s’absorber et absorber tout fonction du mot et s’oublier dans un magma insaisissable. Les textes n’ont jamais ni début ni fin étant donné que l’on est dans le testament perpétuel de leur disparition ou chaque élément est déjà au milieu de tout déroulement textuel.
Partie 4 : travaux fictionnels — Il s’agit d’installations-performances avec du texte écrit et oral.
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Davide Napoli explore les formes performantes du geste de la pensée, du dessin et de l’écriture, qu’il tente de réunir, de fusionner, de relier, grâce à une recherche d’écriture poétique et meditative sur le vide, sur le temps, sur le fantôme, sur la videsse (vitesse du vide), sur l’altérité, sur le plastémie (résonance entre poésie et science), sur les échos de l’inconscient, sur le paysage intime, sur la bascule du point d’observation. Il est enseignant en Arts Plastiques à l’École des Arts de la Sorbonne, professeur de Méthodologies et techniques du contemporain, à l’École des Beaux-Arts de Palerme et membre rattaché de la ligne de recherche ASS ( Arts, Science et Société) Institut Acte à l’École des Arts de la Sorbonne.